Les projets en cours

Des projets, il y en a tout le temps et peu sont ceux qui se verront terminés-vus-publiés. J’ai des cahiers entiers de demies-histoires, de personnages abandonnés. A chaque début d’histoire, je suis persuadé de tenir quelque chose de bien. Du moins, j’étais persuadé de faire bien. Puis le temps passe, le métier rentre. On en bave, on reçoit des critiques (parfois constructives) et il arrive même de prendre des remarques qui n’ont pas vraiment d’intérêt avec les idées, seulement avec les choix graphiques. Je sais ce que je fais, et pourquoi. Et ces remarques me passent au dessus de la tête mais de temps en temps quand elles viennent de la part de quelqu’un qui est sensé me connaître et sensé me respecter, ça fait mal. La dernière fois, je n’ai pas réussi à travailler pendant dix jours. C’est long dix jours. Sans parler des remises en question, les sensations d’être une grosse merde.

Même s’il m’arrive de faire fausse route, il m’arrive aussi de m’en rendre compte. Quand je n’ai pas cette clairvoyance, un éditeur ou un collègue m’en parle et ce sont des remarques constructives : on échoue, on recommence. Même si on a déjà passé plusieurs mois sur le projet, on recommence. Ca ne me fait plus peur, de recommencer.

 

Récemment, deux de mes confrères, Cédric Fernandez et Simon Van Liemt, m’ont encouragé sur un projet personnel. Ils ont aimé le sujet, l’écriture mais surtout la narration et le dessin. Ca m’a redonné confiance car ces deux-là sont très exigeants et critiques (par rapport à eux même aussi). C’est donc avec le torse bombé que je poursuis ce projet. Pour l’instant, je préfère ne pas trop en parler et je l’appelle le « School House Project » dont le titre n’a qu’un très vague rapport avec le contenu. Mais vous me connaissez : c’est l’histoire d’une fille… Elle s’appelle Moira, vous l’avez déjà croisée ici ou sur les réseaux. Une grand fille mince et sportive, écossaise, toute rousse et tachetée (voir l’illustration de ce billet).

 

Puis je collabore avec deux auteures.

 

La première c’est Valérie Mangin. Valérie est historienne et scénariste. Nous nous sommes rencontrés via Ankama pour réaliser ensemble une histoire pour Doggybags. Je me suis rétracté du projet malgré ma passion pour la série. Je sortais tout juste de Welcome Home Johnny et je ne me sentais pas de repartir tout de suite dans une histoire violente. Heureusement Valérie ne m’en a pas voulu et m’a même écrit une histoire !! J’ai dessiné les deux premières planches et nous faisons le tour des maisons d’éditions actuellement. Cela fait quelques mois maintenant, faut être patient. C’est difficile… je regarde mes e-mails plusieurs fois par jour en espérant voir apparaitre une nouvelle positive. Nous attendons donc. Les doigts croisés, les jointures blanches. En attendant, je vous recommande de lire ses bandes dessinées, c’est qu’elle en a plein à son actif !

 

La seconde c’est Vixy. Vixy est designer, elle crée des vêtements notamment mes kilts. Car Vixy possède la maison Stewart Christie à Edimbourg, c’est le plus ancien tailleur d’Ecosse (300 ans ce n’est pas rien). C’est une maison traditionnelle : on y taille la laine, la soie et le coton dont on fait des vêtements sur mesure pour hommes et femmes, on y fait les kilts des clans. C’est la boutique idéale pour les gens de goût; les acteurs Robert Carlyle, Ewan MacGregor, Clancy Brown, Jonny Lee Miller, Sam Heugan, le grand monsieur du whisky Charlie MacLean, et j’en passe, viennent chez Stewart Christie.  Mais Vixy ne se contente pas d’être tailleuse/designeuse/chef d’entreprise, elle est aussi auteure et invente des histoires fabuleuses pour les enfants. L’an dernier, elle me choisissait pour illustrer sa dernière histoire et cette année nous signons chez un éditeur écossais. Le livre sortira le 17 juillet de l’année prochaine. Et Vixy a des idées fabuleuses pour célébrer la sortie ! Par contre, le livre sera uniquement en anglais.

 

Au centre, Vixy, à sa gauche c’est Dan, son associé. Je l’adore, il est vraiment génial ! (photo Stewart Christie)

 

Ces projets prennent du temps mais ils ont chacun leur place dans mon agenda. Ils cohabitent déjà et avancent à un rythme très correct. J’essaye de ne pas céder à l’angoisse du manque d’argent. Récemment c’est difficile d’avoir le sourire. Pourtant le travail avance. J’ai même commencé à honorer les commandes d’illustrations liées à la campagne de Les Destructeurs sur Ulule. Et lors de mes insomnies, je dessine des choses simples pour me détendre. Dont l’illustration présentée dans ce billet (d’ailleurs, que pensez-vous de la version colorisée?).

 

Cette illustration ne raconte rien de spécial. C’est juste le plaisir de dessiner Moira pour la voir prendre vie au fur et à mesure. Elle m’apaise. (c’est l’été, je n’aime pas l’été, mais j’aime les maillots de bain et y glisser mes héroïnes)

( AUCUNE DES PHOTOS OU ILLUSTRATIONS NE SONT LIBRES DE DROITS !! )

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